Le Collectif Interassociatif autour de la NaissancE (CIANE) a élaboré à la fin de l’année 2006 une série de propositions, qui sont présentées dans la revue Alternative santé (février 2007) .
Le CIANE milite notamment pour la création d’une « filière physiologique », permettant la diversification des soins en matière de grossesse et d’accouchement. Elle integrerait les maisons de naissance et l’accouchement à domicile, qui se ferait sous la responsabilité des sages-femmes. Cela exige une meilleure reconnaissance du diplôme des sage-femmes et l’amélioration de leurs conditions de travail. Mon opinion : à l’heure où le nombre des gynécologues-obstétriciens diminue et que la relève n’est pas assurée alors que la France affiche un très bon taux de natalité, l’élargissement de la responsabilité des sages-femmes serait une bonne solution. Mais quid de la responsabilité juridique de celles-ci et des primes d’assurance ?
Est-ce que par ailleurs le luxe de choisir une maison de naissance voire l’accouchement à domicile (nécessitant la possibilité de transport immédiat dans une maternité si besoin) peut être envisagé dans un contexte d’économies drastiques en matière de santé (et fermeture de petites maternités) et de bureaucratisation à outrance ? Même remarques au sujet de la préparation à la naissance, plus respecteuse des aspects physiologiques et psychologiques. Paradoxalement, si la médicalisation de la naissance coûte plus cher, elle semble la tendance en cas de pénurie en offre de soins car elle s’inscrit dans la procédure automatisée (« à la chaîne »). Même sans aller jusqu’à l’accouchement à domicile, des possibilités existent pour mieux prendre en compte les besoins et les désirs des nouvelles mamans (comme par exemple l’accès au bain prolongé lors du travail) ; elles nécessitent pourtant plus de temps et de disponibilité dans les maternités. Du coup, celles qui sont « à l’écoute » se font rares.
Dans certains pays, on le sait, l’accès difficile au soins et l’incertitude d’avoir un bon praticien pour l’accouchement incite les femmes à demander des césariennes. L’accouchement provoqué peut aussi être choisi pour diminuer le risque d’une urgence mal prise en charge la nuit ou le week-end. Ce qui irait malheureusement à l’encontre des progrès souhaités par le CIANE.
Y’a qu’à regarder du côté du Québec pour voir en pratique comment cela fonctionne pour les maisons de naissance et l’accouchement à domicile. L’évaluation des projets-pilotes a démontré que cette pratique est moins chère et que les résultats sont nettement meilleurs.
Je suis d’accord avec vous. Je dis simplement que la pénurie de médecins (et de sage-femmes)et la priorité donnée à la gestion du personnel (plutôt qu’au besoins des usagers) ne vont pas dans le bon sens…