Comme d’autres pratiques en puériculture, le décalottage, systématique il y a plusieurs années, est actuellement proscrit. Car, si le prépuce adhère au gland des bébés, ces adhérences se libérent en général après plusieurs années, voire à l’adolescence, lors de la croissance du gland et des érections du petit garçon. Du coup, le décalottage effectué auparavant « à la dure » est dénoncé comme étant barbare. Par conséquent, certains pédiatres recommandent vivement aux parents de « laisser faire » . Mais d’autres recommandent le décalottage progressif, en douceur, en faisant glisser le prépuce en arrière, lors du bain, et de préférence avant les six mois du bébé. Parmi eux, quelques-uns préconisent d’utiliser des pommades à base de corticoïdes. Face aux différents discours du personnel médical, auxquels s’ajoutent les discours de la famille, certains parents sont désemparés : que faut-il croire ? que doit-on faire ? En témoigne le nombre de forums sur ce sujet.
Mais pourquoi décalotter en fin de compte ? On a longtemps considéré que cela permettait d’éviter le phimosis et les infections du gland. Or des études ont montré que le décalottage facilite au contraire les infections (comme celles dues aux microbes des selles), peut aboutir à des inflammations locales (oedème, saignement, douleur intense) et peut mêmes renforcer le phimosis (la cicatrisation des lésions provoquées par le décalottage entraînant une perte d’élasticité du prépuce). Parmi celles-ci, il y a le paraphimosis, qui nécessite dans certains cas une opération chirurgicale.
Bon à savoir : si vous constatez, lors de la toilette du bébé, des sécrétions blanches s’écoulant du prépuce, celles-ci sont normales. Il s’agit du smegma, une sorte de lubrifiant naturel permettant de décoller les fameuses adhérences.