Mortalité maternelle : des décès évitables

                                                                                                                                                                                                        4215198035_1             Une mauvaise nouvelle : entre 50 et 97 décès maternels sont enregistrés en France durant la grossesse, lors de l’accouchement ou pendant les six semaines suivant l’accouchement, selon un bilan publié la semaine dernière par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Cela représente un taux de mortalité maternelle entre 9 et 13 décès pour 100 000 naissances, inférieur par rapport aux années 90  (11,2 dans la période 1990-1994 et 7,5 par rapport à la période 2000-2002) mais supérieur aux taux d’autres pays européens tels la Suède ou le Danemark, où le taux oscille entre 2 et 5 décès pour 100 000 naissances.

Selon Renée Pomarède de la Direction générale de l’Institut de veille sanitaire, rapportés sur le site Destination Sante, « la France est le seul pays européen où les hémorragies constituent la première cause de mortalité maternelle ». Autres causes de décès : les complications liées à l’hypertension (12%) et les embolies amniotiques (7%) liées à l’obstruction de plusieurs artères pulmonaires lors du passage de liquide amniotique dans le sang de la femme qui accouche. Selon le bilan, 44% des décès seraient évitables.

Il convient de noter d’autres facteurs qui sont associés à la mortalité maternelle : l’augmentation de l’âge lors de la première maternité ainsi que le recours aux césariennes. En effet, le nombre d’accouchement par césarienne est de 20,2% en 2003. Or, cela représente un risque de mortalité de 3,5 fois plus important par rapport à un accouchement par voie naturelle. J’ajouterais que ce taux doit être lui aussi associé à l’augmentation de l’âge de la mère et à l’augmentation du nombre de grossesses gémellaires. Ce taux reste cependant très élevé et Renée Pomarède souligne l’importance de ne pas accepter les césariennes de confort.

Plus rares en France, les césariennes de confort sont pratiquées dans certains pays européens, à la demande de la mère, en raison des disparités et des difficultés liés à l’accès aux soins : la programmation de la césarienne permet de réduire des incertitudes liées au lieu et au moment de l’accouchement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *